Gary Bayliss – Déclaration d’artiste
« Entre ce qui est vu et ce qui s’efface. »
Je peins des espaces de seuil — lieux de passage silencieux, de frictions légères entre la terre et le ciel, entre le souvenir et le ressenti. Ces paysages ne décrivent pas : ils résonnent.
Ils évoquent ce qui subsiste lorsque la mémoire s’efface, lorsque l’émotion persiste sans nom.
L’aquarelle et la gouache me permettent de travailler par couches, d’accueillir la douceur, l’effacement, la tension. Chaque lavis est un souffle, un voile — une façon de dire sans figer. Le temps y glisse, mêlé à la lumière.
Des marques surgissent — solitaires, vibrantes, fragiles — telles des repères, ou des silences rompus. Ce sont des repères, des seuils, des interruptions lumineuses. Elles ouvrent la surface, créent une tension, une invitation.
Je cherche à évoquer sans imposer. À offrir une émotion, sans insistance. Ces tableaux sont des terrains ouverts — ni lieux fixes, ni souvenirs précis, mais des passages à franchir, des silences à habiter.
L’aquarelle comme choix délibéré
L’aquarelle, en tant que médium, est un choix cognitif délibéré. Elle est souvent mal perçue : considérée comme un médium préparatoire ou mineur — éphémère par nature, fragile, secondaire. Dans mon travail, elle n’est ni accessoire, ni décorative. C’est une pratique intentionnelle de précision, de retenue et d’attention — une manière de penser par la transparence, par la trace du geste et la poétique du temps.
Gaston Bachelard écrivait : « L’imagination est une sorte de résonance. » L’imprévisibilité de l’aquarelle n’est pas une limite, mais une méthode d’ouverture — un dialogue permanent entre la main, les éléments et l’environnement.
Ou, comme l’a observé John Berger : « Ce qui semble un croquis peut être une décision » — rappel que l’économie ou la transparence du trait peut porter une profondeur égale à la monumentalité. Ainsi envisagée, l’aquarelle devient un médium de lenteur éthique : un refus de l’emphase, un engagement envers la perception inachevée.
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My work explores the shifting terrain between memory, emotion, and landscape. I paint spaces with borders — places of quiet passage and gentle friction between land and sky, silence and memory. These landscapes are not descriptions, but resonances: what lingers when recollection dissolves.
Watercolour and gouache allow me to work in layers, to invite softness, contrast, resistance. Each wash is a breath, a veil — a way of speaking without fixing.
Time and light mingle.
Marks emerge — solitary, vivid, assertive or fragile quiet interruptions. They act as signals, boundaries, or luminous disruptions. They open the surface, create contrast, an invitation.
I aim to evoke, not to dictate. To offer emotion without insistence. These paintings are open ground — not fixed places or specific memories, but thresholds to cross, silences to inhabit. Something felt — quietly and personally — just beyond the surface.
Watercolour as medium is a cognitive choice. In my work, it is neither preparatory nor ephemeral. It is a deliberate practice of precision, restraint, and attentiveness — a way of thinking through transparency, through light, beyond solidification.
As Berger observed “what seems like a sketch may be a decision” — a reminder to us that economy or transparency in mark-making can carry depth. In this light, watercolour becomes a medium of ethical slowness: a refusal of overstatement, a commitment to the unresolved perception.
Contemplations sur le seuil entre présence et absence, entre clarté et trouble.
Elles murmurent l’incertitude de la mémoire, l’impossibilité de saisir pleinement un instant, un paysage, une émotion.
Le regardeur est invité à scruter les fentes et les glissements, à reconstruire ce qui échappe à la vue entière, à habiter les interstices du visible.
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Contemplations on the pockets of recollection between presence and absence, clarity and distortion.
They speak to the unreliability of memory and the impossibility of fully holding a moment, a view, a feeling.
The viewer is invited to peer through the slits and shifts, to reconstruct what cannot be seen entirely, and to dwell in the spaces in between.
Parcourez ci-dessous mes travaux récents sur les thèmes du seuil et de la signal — des résonances visuelles en aquarelle et en gouache.
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
Rimbaud (1870)
Explore examples of my recent ‘Threshold’ and ‘Signal’ works below — visual resonances in watercolour and gouache.
The Signal series explores moments of subtle change and flux, capturing the ephemeral states between past and future, presence and absence.
Threshold investigates the spaces that separate and connect—physical, emotional, and psychological boundaries where one state yields to another..
Plein-air and studio studies toward a resolution